Ces réflexions que j’aimerais présenter ici sont avant tout destinées à mes frères et sœurs qui forment l’élite congolaise. Il revient à eux de conduire leur pays, en lui définissant un projet de société, bien pensé, bien conçu, bien ficelé, bien bâti, qui soit capable de répondre aux attentes et aspirations de la population de la République Démocratique du Congo, partout où l’on vit, au village, dans un centre urbain, dans une grande ville, peu importe là où l’on vit, que chacun soit fier d’être congolais en y vivant en paix et en sécurité, sans jamais connaitre les affres de la guerre, de la faim et du chômage. Que chacun soit fier et heureux là où il est de bénéficier de la devise du pays : Paix, Justice et Travail dont les retombées ne peuvent être que bénéfiques pour tous les citoyens.
Quand nous écrivons comme titre de notre analyse « Le drame du Congo », nous entendons par-là que notre pays se trouve à la croisée des chemins, ne doit jamais désespérer de son avenir, même si les paramètres paraissent sombres et même si le chemin semble bouché. Gardons l’espérance, car le Congolais est un battant, et s’il ne l’’est plus, il doit redevenir lui-même un amoureux de la vie. Jamais il ne pourrait opter pour le destin de la mort. Le drame serait d’abord si nous perdons courage pour combattre les vicissitudes de la vie sociale qui est la nôtre aujourd’hui.
Le drame du Congo est aussi dans un marasme provoqué et produit par une classe politique désabusée, égoïste et dépourvue d’ambition pour le Congo, préoccupée qu’elle est à se remplir les poches pour elle-même et pour satisfaire les instincts primaires. Dans cette classe, le président de la République Démocratique du Congo va servir d’illustration à notre propos sur le drame congolais. Nous ne sommes pas ici pour tomber dans des animosités sentimentales et d’aimer ou de ne pas aimer quelqu’un. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est aujourd’hui appelé et reconnu internationalement chef de l’Etat congolais. Le titre ne suffit pas à lui tout seul pour faire de lui un bon président, capable de conduire le Congo vers son prodigieux destin.
En effet, après trois ans de gérance de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi a montré ses limites, sur tous les plans, ce qui nous pousse à clamer haut et fort qu’il a aggravé le drame congolais, du fait de son manque d’expertise. Connaît-il vraiment le Congo ? Non. Angela Merkel a déclaré sereinement qu’un homme politique, qui brigue de diriger son pays, ne pourra jamais commencer à pointer les failles des hommes auxquels il succède. Car, il est supposé connaître les problèmes qui se posent à la nation, et quand il accède à la magistrature suprême, il doit immédiatement commencer par résoudre les problèmes laissés par ses prédécesseurs, puisqu’il est censé les connaître, et qu’il a su faire l’expertise nécessaire pour les aborder à bras le corps. On se demande si la phrase qu’on attribue à Félix-Antoine Tshisekedi que le pays « est déjà mort » est bien prise dans un contexte correct, ne signifie pas déjà que le président est dépassé par les événements, et qu’en désespérant ainsi, il ajoute le drame au drame. Cela veut dire que lui n’est pas à sa place comme président, et pourtant il est appelé à déverrouiller l’avenir bouché momentanément du Congo. En abdiquant ainsi, il se rend automatiquement inutile.
Quelle expertise a-t-il pu faire de la situation historique et actuelle de son pays ? Il a cependant des techniciens, des conseillers, il a le gouvernement, il a un parlement, il a son cerveau et son cœur pour aller fouiner dans les méandres du drame congolais et y apporter une réponse appropriée. Hélas, il lui semble manquer des capacités d’analyse et celles de coordonner le travail des institutions de l’Etat. Il plane comme l’aigle des monts, il voit tout à distance, encore que pour l’aigle, on lui reconnaît un regard perçant. A distance, il peut bondir et tomber sur sa proie, sans coup férir.
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo face au drame congolais est impuissant de proposer quelque chose de crédible et d’alléchant, pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas d’idéologie. Et pourtant, tout le monde sait qu’il est issu d’un parti politique hier d’opposition tenace, têtu et persévérant, nommé l’Union pour la Démocratie et le Progrès social, en sigle UDPS. Vraiment, est-il possible de croire que ce parti n’aurait-il pas de programme de gouvernement, ni un projet de société fiable ? Pourquoi n’irait-il pas puiser dans son parti ? N’est-il pas capable d’incarner cet idéal de faire l’union autour de deux idées force : la démocratie et le progrès social ? Tristesse immense si les cadres de l’UDPS n’ont pas su encadrer leur leader pour qu’il représente, au niveau du pays, ce qui devrait faire la grandeur de l’UDPS, après ses 37 ans dans l’opposition politique. Si Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait été un bon leader de ce parti, comment expliquer qu’au niveau national il donne une si triste image d’un piètre leader qui marche à tâtons, comme un aveugle ? Du coup il plonge le pays dans un marasme et une course effrénée vouée à la perdition, parce que privée d’étoiles, et navigant sans boussole !
Or, pour gouverner un pays, il faut s’armer d’outils divers : son intelligence, son intégrité morale, son sens patriotique, son ambition pour le Congo, son amour pour ses frères et sœurs congolais, afin que le Congo soit et demeure notre mère patrie, capable de nourrir, de soigner, de protéger ses enfants, de jour et de nuit. Gouverner, c’est prévoir, dit-on. Cela veut dire qu’on évite les improvisations, le dilettantisme, on se met au travail. Être au travail, c’est savoir s’asseoir, réfléchir, et décider de ce qui est bien pour le Congo, maintenant et demain.
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo vient de visiter le grand Kasaï. Il a préparé ses discours, en langue maternelle, donc facile à communiquer ! Malheureusement, partout où il a eu à prendre la parole, il était plus contrarié par ce que le peuple lui disait de dire, et pas ce que lui avait préparé pour le peuple. Il était en déphasage complet. Il ne connaît vraiment pas ce qui se passe sur le terrain de la vie sociale. Parler des personnes qui volent, qui pillent les ressources du pays, qui exploitent indûment les minerais du Congo, Félix-Antoine ne pouvait vraiment pas être à l’aise d’aborder de tels sujets, car il n’est pas loin d’être de ces personnes qui causent un tort immense et lamentable à notre cher et beau pays. Que lui, sa famille et ses amis soient mêlés dans ces scandales, rien d’étonnant aujourd’hui. Mais alors, comment se rendre crédible aux yeux de la population congolaise ? Félix s’est beaucoup disqualifié lui-même, parce qu’il a choisi le mauvais camp, celui des pilleurs, celui des prédateurs, ennemis de notre nation !
Au fond, et au regard de ce qui précède, on peut conclure que Félix-Antoine Tshisekedi n’a pas de vision politique claire et pragmatique, pouvant faire de lui un leader reconnu par tous, respecté et aimé. Il peine au contraire à vouloir chercher à faire cohabiter le jour avec la nuit, la vérité avec le mensonge, la compétence avec l’incompétence. Clairement, en montrant les limites de sa personnalité, il apparait comme un canard boiteux. Bref, par son absence de leadership, le Congo manque de leader, le Congo navigue à vue.
A vous compagnons de la plume, à vous qui avez encore de la cervelle remuante, à vous frères et sœurs, qui constituez l’élite de notre pays, il est temps de nous ressaisir, il est l’heure de nous rassembler pour donner à la nation les repères perdus. C’est pourquoi je vous lance ce vibrant appel, pour nous retrouver au sein d’un forum d’idées et d’échanges des points de vue en vue de sortir le pays de son chaos entretenu sciemment par des hommes politiques inconscients et véreux. Car vous êtes l’intelligentzia congolaise de haute facture, vous êtes son poumon pour le remettre sur l’orbite du progrès et du vrai développement qui donnera à chaque congolais et à chaque congolaise, des nouvelles raisons d’espérer en l’avenir, et de croire aux chances du succès dans le destin que le Congo désire ardemment. Un pays sans repères est voué à la perdition. Or, vous êtes là pour lui tracer un chemin de balises de paix et de victoire contre tous ses ennemis. Vous êtes là pour briser des chaînes de ceux qui ont comploté contre le bonheur et la souveraineté de notre pays.
Chers compatriotes,
Le Congo vivra, n’en déplaise à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et à tous les ennemis intérieurs et extérieurs qui maintiennent le Congo dans une situation de prédation, de précarité et de guerre sans fin.
Professeur BAMBA DI LELO
Docteur en Sciences politiques de l’UC-Louvain.
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail : [email protected]
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