Pendant longtemps, peuple congolais, on vous a fait miroiter un monde occidental comme un paradis sur notre planète. On y mange, on y boit, on fait la fête, on se marie, à tel point que notre jeunesse désemparée par la rudesse actuelle de la vie, s’époumone à l’heure qu’il est, bravant la méditerranée, en dépit des noyades en cascade, pour rejoindre la terre promise. Et pourtant, il s’y cache bien des choses, bien des cruautés, bien des méchancetés. Et cela depuis des lustres, on peut partir du 15ème siècle, pour nous limiter dans le temps. L’Europe s’est mise en chasse de nouveaux trésors du monde. Voulant arriver jusqu’à l’extrême Orient, l’histoire vous racontera que des hommes à l’esprit aventurier, avaient décidé d’aller à la conquête de cet Orient dont on pensait y trouver bien des richesses. Ainsi, sur leur route, ils ont dû faire connaissance avec l’Afrique.
L’Europe conquérante n’y est pas allée par le dos de la cuillère, car dans sa folie pour son enrichissement effréné, la violence était l’arme de choix. Qui ignore, par exemple, ce qu’ils ont fait pour détruire l’ancien Royaume du Kongo. Après quoi, on y a imposé la religion des conquistadors européens (Portugais, Britanniques, etc.). Cette manière d’écraser des peuples sur leur passage a fait naître le sentiment de domination. Ainsi, le monde était divisé en deux blocs, dirions-nous : les peuples dominateurs d’une part, et les peuples dominés d’autre part. Les Puissances occidentales se sont donné ce statut de dominateurs afin que d’autres peuples plus faibles soient les dominés. Mais, dans les dominés, avons-nous constaté, il y en a qui sont soumis et d’autres point. C’est le cas des Arabes et des pays asiatiques. Alors que l’Afrique est la pépinière des gens soumis. Non seulement ils sont dominés, mais ils se résignent à être dominés et soumis ! La République Démocratique du Congo est à classer parmi les pays dominés et soumis, du fait que ses habitants, depuis l’indépendance de leur pays, le 30 juin 1960, constituent un Etat sans identité réelle, car ils restent des esclaves de leurs maîtres. Les grandes décisions se prennent ailleurs qu’au Congo, et c’est pratiquement le cas des pays hier colonisés, aujourd’hui soi-disant indépendants ! C’est de la pure farce tout simplement.
Loin de démissionner, mais pour refonder une véritable nation libre au cœur de l’Afrique, le Congo Kinshasa doit d’abord se ressaisir en acceptant de revisiter ses origines et son histoire dans l’histoire générale de l’humanité. Après tant de violences subies depuis l’invasion de l’homme occidental équipé d’armes à feu, après la double triste tragédie de la traite négrière et celle de la colonisation, le Congo de Léopold II n’est pas mort, il est toujours là, bien vivant et bien entretenu à travers une fausse proclamation de sa souveraineté internationale !
Nous n’allons pas nous étaler sur toute l’histoire humiliante de notre peuple, arrêtons-nous à l’aujourd’hui de notre histoire congolaise. Après la première génération de la classe politique des Pères de l’Indépendance, Joseph-Désiré Mobutu est venu poursuivre la même politique d’asservissement de son peuple, parce qu’il a été préparé de longue main par nos maîtres à penser et violents, les Occidentaux (Europe, USA…). Laurent-Désiré Kabila est venu écrire sa page qui a vécu le temps que vit la rose, l’espace d’un matin. Il aurait pu sans doute entraîner son peuple sur le chemin de se réapproprier son destin en se révoltant contre les dominateurs, ce faisant en se montrant insoumis, malheureusement ! Quant à Joseph Kabila Kabange, il n’est qu’un produit du monde occidental placé à la tête du Congo pour le subjuguer, l’écraser, le dominer et en faire davantage un peuple soumis pour les intérêts occidentaux. C’est carrément l’occupation qui fut installée au Congo. Pays occupé, hommes et femmes dominés et soumis par les armes et toutes les violences, ses douze millions de morts en témoignent devant le monde et l’histoire. Quel est le résultat aujourd’hui ? Joseph Kabila qui en est l’un des auteurs exécutants se pavanent dans l’impunité absolue, à travers les artères de la ville de Kinshasa, sans être inquiété, ni par l’autorité suprême du pays, encore moins par la justice, comme si les poursuites judiciaires dans notre continent et particulièrement au Congo, n’étaient réservées qu’aux moins nantis.
De ce fait, l’homme congolais est un peureux, il accepte tout, il craint tout, et peut même se coucher quand le puissant lui demande de se coucher dans la boue ! En fait, le passage de Joseph Kabila a libéré chez quelques-uns de nous, tirés de la classe politique, des tyrans hors-pair. Les Kalev Mutond, John Numbi, etc. sont là pour nous en convaincre. Et d’ailleurs, n’est-ce pas le régime Kabila qui a installé, bon gré mal gré, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête du pays comme président de la République ? Ce dernier aurait pu décliner l’offre, mais il ne l’a point fait. Son mandat va à la fin, les deux ans qui restent ne lui donnent aucune chance de redorer le blason d’un opposant devenu président qui aurait fait mieux que le président prédateur, Joseph Kabila, sujet rwandais !
Le but de ces quelques réflexions est de réveiller le Congolais qui se croit libre, alors qu’il ne l’est pas. Le peuple congolais a connu bien des consultations électorales, et est en attente des élections de 2023, espérant sans doute que les élections sont la solution, ou la clé pour résoudre nos problèmes ! Nous disons sans risque de nous tromper que les Congolais ne sont pas libres au moment de poser leur voix dans les urnes. Car c’est de la mascarade pure et simple. On n’a jamais tenu compte de ces résultats.
On a entendu dire par ci par là de la bouche de certains leaders politiques congolais, en l’occurrence Martin Fayulu, lors de ses vœux au peuple congolais, que l’année 2022 doit nous conduire aux réformes de nos institutions et aux élections apaisées en 2023. Nous venons de le dénoncer plus haut, ce n’est là que de la mascarade et un mauvais diagnostic. Cela ne conduit nulle part, bien au contraire cela ne fera que renforcer le climat de sous-alimentation, de la précarité et de l’insécurité grandissante de notre pays. Depuis 1960 à nos jours, les élections organisées de type occidental ont démontré leurs limites. En effet, les puissants de ce monde que nous appelons les dominateurs, nous ont maintenus sous un statut des soumis, bref des dominés et des soumis éternels n’ayant rien à dire, ni n’ayant rien à rendre compte ! Des générations se succèdent et les élections telles qu’organisées depuis l’indépendance, donnent les mêmes résultats de frustration, c’est-à-dire sans aucun résultat positif en aval, parce qu’en amont c’est une source asséchée (peuple esclave, dominé et soumis). Au contraire, on se complaît, par fatalité, à être assujetti au modèle que les anciens colonisateurs nous ont légués, or ces modèles ne nous donnent aucun espoir de développement endogène.
Comment changer notre engagement citoyen qu’il soit conforme à notre condition humaine ? Le refus de nous laisser dominer et le rejet de la soumission devant le dominateur ? Mais, quelles sont exactement les caractéristiques du dominateur ? Il est autoritaire, despotique, impérieux; le dominateur est l’homme absolu, autocrate, chef, conquérant, despote, dictateur, tyran. Les quatre siècles de l’histoire africaine nous démontrent comment l’homme occidental, dominateur, violent, autocrate, etc. s’est comporté face à l’homme noir. Ce dernier aurait été jugé plus prompt à la soumission, alors que les hommes de culture arabe sont des dominés certes, mais refusent de se comporter en hommes soumis. L’Afghanistan est un modèle du genre. Russes comme Américains y ont laissé leurs plumes, et ont fini par déguerpir.
Pour libérer le Congo Kinshasa de l’asservissement, de l’humiliation et de l’opprobre, il faut des hommes et des femmes qui adoptent une nouvelle vision des choses. Et pour hisser la République Démocratique du Congo vers le panthéon de l’histoire glorieuse du monde libre, les Congolais doivent refuser la soumission, et donc être insoumis, et cela devient un impératif majeur. Et, avant même de prendre des armes devant l’ennemi, on doit se convaincre d’abord que les premières cartouches viennent de notre témérité à être insoumis. Un peuple qui a cette capacité, est à même de détruire toutes les armes de destruction massive. Le Vietnam est également un bel exemple d’un peuple qui croit en lui-même, solidaire, et insoumis devant les USA comme devant la France. Ils ont banni la peur, ils ont pris le courage dans leur carquois. Ils ont utilisé leur intelligence, et leur cœur, ils ne se sont pas fait la guerre entre eux, mais les collabos avec l’ennemi dominateur, furent corrigés pour les ramener dans la famille.
Ce n’est pas une question de couleur. Car, auparavant, nos populations ont dû batailler dur pour se faire respecter dans ce qu’ils étaient et dans ce qu’ils avaient. Nous sommes une nouvelle génération, redressons la tête. Ne soyons plus si dociles, relevons-nous, debout, peuple congolais. Dressons nos fronts pour dire désormais NON aux diktats qui font de nous des esclaves, des dominés et des soumis éternels. Ce temps est donc révolu. Les siècles marchent et posent ses jalons. Nous vaincrons en étant insoumis comme Kimpa Vita, comme Simon Kimbangu, Joseph Kasa-Vubu et comme Patrice-Emery Lumumba !
Tant de modèles existent, pourquoi ne les suivons-nous pas ? Qui a ensorcelé le peuple congolais pour se laisser écraser éternellement par des tyrans venus d’un autre monde ? Réveillez-vous et marchez la tête haute, comme des insoumis, car c’est le passage obligé pour vaincre et faire de notre Congo le pays le plus beau qu’avant.
Prof. BAMBA DI LELO
Docteur en Sciences politiques de l’UC/Louvain.
Analyste des Questions politiques du Congo
Courriel: jbadil@hotmail.be
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