Depuis hier, 21 septembre 2022, tous les médias occidentaux répètent que Vladimir Poutine a brandi la menace d’un recours à l’arme nucléaire dans son allocution à la télévision nationale russe. Or, quand on analyse froidement le discours du président russe, on constate qu’en aucun moment celui-ci ne parle du recours à l’arme nucléaire. Poutine dit plutôt que la Russie est prête à utiliser tous les moyens dans son arsenal face à l’Occident qu’il accuse de vouloir détruire son pays. De là à affirmer que le Kremlin menace de recourir à l’arme nucléaire, il n’y a qu’un pas.
Vladimir Poutine a-t-il employé le mot « nucléaire » ? La réponse est NON. L’arsenal russe comprend des armes nucléaires, mais aussi d’autres Armes de destruction toute aussi massive que l’arme nucléaire.
Les médias occidentaux ont choisi ce qui faisait leur affaire dans le cadre de la propagande menée contre la Russie, mais aussi parce qu’ils posent des diagnostics guidés par l’idéologie et non la raison et les faits. C’est aussi simple que ça…
Peut-on y voir de la propagande décomplexée ou tout simplement une déficience en matière d’analyse stratégique, voire les deux peut-être ?
En fait, la guerre en Ukraine a mis en évidence les carences de l’Occident en matière d’analyse stratégique. On interprète les propos et les manœuvres militaires de la Russie en fonction, non pas de la perspective russe, mais d’un paradigme occidental porteur de préjugés. Résultat : on pose des gestes qui ne répondent à aucune logique stratégique structurée, au point de nuire à ses propres intérêts (le cas des sanctions). Cela est d’autant plus inquiétant que le diagnostic erroné, en fonction duquel l’OTAN (Organisation du traité de l’atlantique nord) articule sa « guerre secrète » contre la Russie par Ukraine interposée, pourrait conduire à une situation extrêmement dangereuse pour la paix mondiale.
Patrick MBEKO
Ecrivain, Journaliste et analyste des questions géopolitiques (Canada).
Ecrivain, Journaliste et analyste des questions géopolitiques (Canada).