INTERVIEW DU CRIMINOLOGUE, BERNARD DE LACROIX
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Le député congolais a quand même été invité à la Cour Constitutionnelle qu’en pensez-vous ?
Les meurtriers maîtrisaient tout de son emploi du temps. Il n’y a là aucun doute. N’allez pas croire que c’est des citoyens qui tranquillement passaient comme par hasard dans la rue et qui s’en seraient pris au député, absolument pas.
Et la Cour Constitutionnelle pourrait avoir joué un certain rôle sinon son empressement à s’exprimer paraît très très louche. Elle aurait confirmé la présence de Chérubin sur le lieu prévu de l’enlèvement. La cour a donné un signal aux assaillants, c’est indéniable !
Alors qui aurait assassiné le député selon vous ?
Dans l’ordre des choses, le député congolais est l’un des moins virulents face au pouvoir actuel au Congo.
L’intention, comme c’est la plupart des cas, dans ces régimes en Afrique est d’intimider les opposants.
Il n’y avait, à mon avis, pas l’intention de l’assassiner. C’est une arrestation arbitraire qui aurait mal tourné. Une interpellation informelle de trop.
Le député a dû se révolter à un certain moment de son enlèvement et tout est parti en sucette.
Sur les images ont voit qu’il a été criblé de balles ?
Oui évidemment et c’est un indice de plus qui accable le pouvoir à Kinshasa. Cela veut dire que l’auteur des coups de feu à tiré de sang froid. C’est-à-dire un individu habitué aux armes, aux meurtres et au sang. Seul un commando, un militaire, ou les membres de service de sécurité sont susceptibles de poser un tel acte.
Des gens affirment avoir aperçu certains assaillants en tenue militaire ça confirme vos dires ?
Bien sûr. Des hommes en uniforme, des militaires de la garde de Félix Tshisekedi, lors des faits. C’est extrêmement grave.
Que va t-il se passer maintenant selon vous ?
Au tant vous le dire tout de suite, le président Tshisekedi est là dans une posture assez délicate. C’est tout son mandat là, maintenant qui est cramé.
Alors il va tenter le tout pour le tout pour se laver les mains. Il sait qu’il n’a jamais donné l’ordre de tuer l’ex ministre mais de l’intimider, le brimer, lui faire peur tout simplement.
Il organisera très rapidement un procès avec des vrais assassins du député pour se tirer de cette inconfortable situation.
N’oubliez pas que le Congo connaîtra des élections dans un petit peu moins de six mois. Là, il est très mal parti, lui qui a du mal à se faire accepter auprès des congolais à cause d’un bilan catastrophique.
Mais en gros tout ce qu’il puisse faire ne changera plus rien. Aux yeux des milliers des congolais Tshisekedi est désormais un assassin.
VP/ Avec François GERALDIN BFM-TV.